L'Historique

L'histoire du Club

Que s'est-il passé avant 1948?

Comme j'enseignais l'éducation physique et que j'avais entrepris de relancer l'athlétisme à Vendenheim, j'ai été approché par un groupe de jeunes filles qui m'a fait valoir qu'il serait intéressant de développer la pratique du sport féminin dans la commune.

A la suite de multiples démarches auprès du F.C.V., de la municipalité et des gestionnaires du Basket bas-rhinois nous avons aménagé un « plateau » près de la forêt, derrière le terrain de football du F.C.V ; nous l'avons recouvert de mâchefer et y avons planté un jeu de poteaux.

Je me souviens encore du mal que j'ai eu à traîner un rouleau entre le pont tournant et le nouveau terrain choisi, sur plus de 1500 mètres dont un bon kilomètre de RN 63.

Après de nombreuses séances d'entraînement et plusieurs matchs amicaux, nos filles se sont senties prêtes à affronter la compétition et, en 1947, elles ont été engagées en championnat du Bas-Rhin. Là, ô divine surprise, elles ont terminé première de leur groupe, ne perdant que de fort peu pour l'attribution du titre de championnes de la promotion d'honneur féminine du département pour la saison 1947/1948.

La première équipe féminineEquipe feminine
Claude Mailfert, Jeanne Freysz, Yvette Kammerer, Marthe Brenner, Lina Gangloff,
Cécile Huff, Marlyse Kieger, Marlyse Wiest

 

La saison suivante a été moins bonne et pour finir il ne restait plus que 3 joueuses et obligea le comité à mettre la clef sous le paillasson en 1949.
La section féminine a été réactivée en 1953, mais là encore, faute d'effectifs elle a cessé son activité à la fin de la saison 1954/1955.

Création de la première équipe masculine.
Au moment où les féminines, seconde version, prenaient leur second départ, quelques jeunes garçons qui ne voulaient pas jouer au football m'ont demandé de les aider à monter une section masculine de Basket à Vendenheim.

Son démarrage a été laborieux : engagés en juniors, nos lascars sont tombés pour leurs débuts contre l'équipe de St Joseph qui avait remporté le titre de champion d'Alsace la saison précédente. Ils ont abordé le match au complet, c'est-à-dire 5, mais l'un d'eux jouait avec le bras cassé et plâtré. Voyez d'ici le tableau ! Score final 112 à 16, mais pas pour Vendenheim évidemment. Ce qu'il faut retenir de ce match c'est qu'il n'a pas affecté le moral de nos représentants. Ceux-ci ont continué à s'entraîner avec persévérance, à recruter autour d'eux et petit à petit le noyau s'est agrandi.

En 1956 la section luttait sur 2 fronts et la première équipe sénior vit le jour tandis que d'autres juniors prenaient le relais de ceux de 1955. On continuait à enregistrer plus de défaites que de victoires mais on tenait le coup.

La première équipe masculine
Equipe masculine
Claude Mailfert, Serge Brahy, Alphonse Gottri, Jean-Claude Schnetzler, Jean-Pierre Schuster,
Alfred Schuster, Jean Riff, André Bauer

 

Vous qui évoluez dans le cadre d'une salle de sports vous apprécierez sans doute mieux votre confort actuel à la lecture d'un échantillonnage sommaire de faits, de souvenirs, d'incidents ou d'anecdotes qui ont marqué nos 27 premières années de jeu en plein air.

Tout d'abord le terrain
Le notre était implanté sur une couche argileuse et était inondé pendant une grande partie de la saison hivernale. Nous avions creusé des petites rigoles sur toute sa longueur pour permettre à l'eau de se déverser dans un fossé qui longeait le terrain.

Bien entendu le ballon tombait souvent dans le fossé et, comme à l'époque les ballons étaient en cuir leur poids atteignait rapidement celui d'un médecine ball quand il pleuvait. C'est une des explications de la faiblesse des scores qu'on réalisait à l'époque. Je me rappelle en particulier un match F.C.V. - Cheminot de 1955 dont le résultat était de 2 à 2 à la mi-temps.

Le mâchefer qui recouvrait le terrain était tellement grossier qu'on se relevait à la moindre chute, bras, coudes, genoux et cuisses en sang. A la fin du match on lavait les parties meurtries dans l'eau du fossé. Celui-ci servait aussi à éliminer le plus gros de la saleté qu'on ramassait en cours de partie car il n'y avait pas de douches. On y lavait aussi « le » ballon avant de le faire sécher. Nous ne possédions qu'un ballon à nos débuts, le singulier s'imposait donc pour cette anecdote.

Vers 1953, le F.C.V. a réussi à faire installer un baraquement en bordure du terrain de foot mais il fallait quand même transporter la table de marque sur 200 m. aller- retour lors des rencontres.

Notre situation n'était pas unique. En 1949, notre équipe féminine a été invitée à l'inauguration d'un plateau de sport à Truchtersheim dont le sol était recouvert de gravier non roulé. Les joueuses soulevaient tellement de poussière qu'on ne voyait pas à trois pas. Bien entendu le ballon ne rebondissait pas mais rassurez-vous, Vendenheim a gagné par.... 2 à 0.

Les équipements
Se limitaient à un jeu de maillots par équipe. Ceux de l'équipe masculine étaient ceux de la section masculine d'athlétisme sur lesquels on avait fixé les numéros grâce à des boutons pression et qui servaient donc aux 2 activités. Les numéros des maillots de l'équipe féminine avaient été confectionné par une joueuse et cousu sur les maillots.

Les déplacements
Dans ce domaine, c'était le folklore. Les filles ont commencé à se déplacer à bicyclette. Quand il fallait aller plus loin, on utilisait le camion à gazogène à plate-forme non couverte que la maison Geyl et Bastian mettait gracieusement à notre disposition quand l'équipe ne pouvait pas prendre le train.

Plus tard en 1955 nous avons acheté successivement une traction avant 11CV puis une 15CV fourni par M. Schuster. Nous arrivions à y entasser, coffre compris, une équipe de 8 - 9 benjamins. Heureusement les gendarmes étaient compréhensifs !

Les véhicules ont couché un peu partout, dans des granges dans la rue ou ailleurs et une année quand nous avons repris la 11 CV pour le début d'une nouvelle saison nous avons été obligé d'arracher le liseron qui s'était installé sous et sur le moteur et s'échappait du capot. Puis les conditions de transport se sont améliorées avec l'acquisition de fourgons d'occasion.

Les conditions de jeu
Compte tenu de l'état de certains terrains et de la lourdeur des ballons saturés d'eau, les scores étaient souvent peu élevés (autour de 25 points). Mais le bilan sportif se complète souvent chez les féminines d'un décompte parallèle d'écorchures et de griffures données ou reçues.

Les mauvaises langues racontent même que l'adversaire, fraîchement permanenté, s'est retrouvé la tête la première dans une flaque d'eau pour avoir bousculé une joueuse de Vendenheim.

A une autre occasion, ces mêmes féminines ont perdu leurs joueuses les unes après les autres à Haguenau jusqu'à ce qu'il ne resta plus qu'une joueuse sur le terrain. Commentaire de l'accompagnatrice : « cela ne ce serait pas produit si vous aviez été à la messe ce matin. ». Comme quoi les voies du Seigneur sont souvent impénétrables !

Bien entendu les intempéries survenaient de préférence dans la nuit du samedi au dimanche. Combien de fois n'avons nous pas déblayé la neige en utilisant les bancs de touche comme bulldozers, du sel pour le verglas ou la glace qui s'était installé sur l'aire de jeu. Lorsque nous nous sommes installés dans la cour de l'école en 1958, en automne l'équipe commençait l'échauffement en balayant poires et feuilles qui tombaient sur le terrain.

Mais quand il faisait froid, notre arme secrète c'était la glycémie. On s'en enduisait généreusement le dos des mains et les poignets et lorsque le ballon atteignait son but on n'était pas loin de croire que ce trialcool y était un peu pour quelque chose.

Après de longues et coûteuses démarches auprès de la municipalité, nous avons été autorisés à faire aménager - partiellement à nos frais - un terrain asphalté dans la cour de l'école devenu opérationnel à partir de 1958. La phase de la cour d'école allait durer jusqu'en 1972. Incontestablement nous étions mieux lotis mais il n'y avait pas de douches, le préau constituait un abri intéressant pour la marque ... quand il ne fallait pas grimper sur le toit lorsqu'un ballon s'y perdait.

Le F.C.V organisa son premier tournoi en 1961 ; le prix d'entrée était fixé à 1,50 FF. Mais le jour de l'événement il tombait des hallebardes et les spectateurs furent rares.

Nos efforts suivants portèrent sur l'installation d'un éclairage pour améliorer nos conditions d'entraînement, mais le refus du corps enseignant nous obligea à nous replier dans la cour de l'ancienne école où nous fîmes bricoler un éclairage d'infortune et sceller un panneau dans 1 e mur du fond de la cour. Après bien des palabres un accord a pu être trouvé pour qu'on puisse enfin s'entraîner en soirée pendant un temps limité. Des lampes provenant de matériel mis au rebut par la ville de Strasbourg et fixés dans les arbres faisaient office de projecteurs... quand un court-circuit n'interrompait pas le passage du courant et, par contre - coup l'entraînement ; le cas était fréquent !

Malgré des difficultés certaines le basket avait conquis beaucoup de jeunes et le nombre d'équipes engagées sous nos couleurs passa de 2 à 3 en 1962, à 5 en 1966, se stabilisa ensuite à 6 jusqu'en 1972 et atteignit 7 en 1973.

Il reste à dresser un bilan sportif de la section masculine entre sa création en 1954 et l'utilisation du gymnase en 1973.

On a beaucoup pataugé au propre comme au figuré pendant la période Waldeckienne ; et malgré un effectif maigrichon une équipe senior et junior ont été alignées jusqu'en 1958. La petite formation s'est complétée ensuite de grands gabarits culminant au-dessus de 1m.90, d'étudiants talentueux ou de joueurs de très bon niveau. La mayonnaise ayant pris, le F.C.V se retrouva finaliste du championnat du Bas-Rhin de promotion et accéda de ce fait à l'excellence départementale en 1965.

En 1970, l'équipe senior décrocha les titres de champion du Bas-Rhin et d'Alsace. A partir de 1966, le F.C.V.B s'adjoignit une équipe réserve dont le meilleur résultat se traduisit par une place de 2ème dans son groupe en 1970.

Dans l'ensemble nos équipes jeunes ont, le plus souvent, évolué dans le groupe de tête de leurs compétitions respectives, mais le résultat le plus marquant a été le titre de champion du Bas-Rhin puis d'Alsace décroché par nos benjamins en 1964. Cette même équipe fut l'année suivante finaliste du championnat du Bas-Rhin.

Les minimes et les cadets sont, en outre, arrivés chacun en finale bas-rhinoise en 1968. En 1970, trois cadets ont joué en équipe du Bas-Rhin et l'un d'eux a été vice - champion de France « espoirs » avec l'équipe d'Alsace.

Sur le plan de la gestion du Basket au sein du F.C.V, notre participation à l'effort commun n'a pas cessé de progresser et à partir de 1972 nous étions au moins 4 à faire partie du comité. Ce n'était pas de trop pour gérer un effectif de 80 basketteurs avec leur 7 équipes qui disputaient bon an mal an 130 rencontres, tournois compris.

Il nous a fallu des années de démarches et de visites de salles pour convaincre la municipalité et les bailleurs de fonds traditionnels que la construction d'un gymnase scolaire à Vendenheim s'avérait nécessaire à court terme car il était évident depuis longtemps qu'on ne pouvait pas caser un programme annuel de plus de 100 rencontres officielles sans avoir de lumières, donc d'une salle.

Pendant que s'élevaient les murs du gymnase, le F.C.V.B. se préparait à acquérir plus d'autonomie dans son organisation administrative, financière et sportive avant de devenir, à partir de l'été 1984, le BASKET CLUB VENDENHEIM.

Claude Mailfert

M.Mailfert a été remercié pour ses loyaux services envers le club. Le gymnase a été rebaptisé en son honneur "Gymnase Claude Mailfert" le  8 juillet 2013. Il ne reste plus qu'à accrocher la pancarte (maintenant que les travaux sont terminés) pour que cet hommage soit entier.